Vers un Québec mobile ou… immobile?

Cherchez l’erreur…

On veut davantage de ponts pour réduire les congestions de la circulation mais on manque cruellement de places de stationnements en ville…

Est-ce normal que je ne comprenne pas?

L’automobile et le Québec sont depuis longtemps un match parfait et nécessaire. Au début objet de luxe pour ensuite devenir très rapidement une nécessité. Mais voilà que son utilisation, telle que nous la connaissons aujourd’hui, doit être remise en question. Et vite!

L’arrivée des milléniaux, génération qui bouleverse les traditions, ne voit pas l’automobile comme les baby-boomers. Tout tend plutôt vers de nouveaux horizons : l’autopartage (Car2go, Communauto…), les voitures électriques, les trains de banlieue, la voiture autonome, le vélo en ville, etc…

Alors, qu’est-ce qu’on attend?

Un peu d’histoire…

L’avènement de l’automobile au Québec se concrétise au début du XXe siècle. À tort, nous associons son invention à Henry Ford. Celui-ci a plutôt réalisé son industrialisation avec une usine de montage en série révolutionnaire à l’époque. Mais la palme pour l’invention revient plutôt à un ingénieur militaire français Nicolas-Joseph Cugnot qui inventa un véhicule à vapeur vers…1769!

Au tournant du siècle dernier, les grands espaces québécois servirent parfaitement l’automobile en procurant à ses utilisateurs la sensation de liberté dans leurs mouvements et de rapidité dans leurs déplacements. Quelle belle invention! Avec les années, le véhicule à moteur se démocratise et devient de plus en plus accessible aux citoyens de la classe moyenne. En 1908, on comptait 396 automobiles enregistrées au Québec. Plus de 95 000 de celles-ci seront comptabilisées en 1925. Une augmentation de 239 % en seulement 17 ans!

Couche d’ozone? Connais pas!

Pendant que la voiture se multipliait par deux ou même par trois dans les entrées des chaumières, le profil du Québec moderne changeait. La population québécoise augmenta et vieillit rapidement. Les villes se densifièrent et prirent davantage de terrain au détriment des régions. Se stationner au centre-ville devint vite un sport national. Sans compter l’émission des gaz à effet de serre qu’on vient d’attribuer à notre sacro-sainte automobile.

Aujourd’hui…

Aux premiers balbutiements du XXIe siècle, notre regard et nos préoccupations changent. Voilà que la santé de la planète devient un enjeu important pour les générations futures. Le phénomène de la mobilisation des collectivités prend une dimension internationale.

Aujourd’hui, la lecture des journaux nous apprend que la mairie de Montréal peine à limiter l’accès du Mont-Royal aux automobiles, qui pourtant est un parc public! Incohérence, quand tu nous tiens! Voilà que la Ville de Québec se met de la partie avec des discussions sur l’établissement d’un troisième lien entre Lévis et la rive nord du St-Laurent. Augmenter le nombre de ponts faciliterait l’accès à la ville et la circulation diminuerait, pense-t-on. Cela me rappelle étrangement le phénomène du contrôle des armes aux États-Unis. Quel rapport me demanderiez-vous? Après chaque fusillade importante chez nos voisins du Sud, le nombre d’armes en circulation augmente! Désolé pour cette comparaison triste, mais le paradoxe se retrouve aussi chez nous. Plus de ponts, plus d’automobiles, plus de congestion en ville. Alors que l’objectif avoué est tout le contraire!

Pendant que les Québécois se crêpent le chignon avec le Mont-Royal, Business Insider nous apprend que 13 villes en Europe commencent à interdire les véhicules dans leur centre-ville. On parle de Stuttgart et Düsseldorf, deux cités allemandes fort polluées où crèchent Porsche et Mercedes-Benz, prévoient dès cet automne suivre la parade. Rien de moins.

Encore une fois, les pays scandinaves nous montrent la voie. Oslo, bannira tous les véhicules de son centre-ville d’ici six ans seulement. D’ici 2020, Madrid prévoit bannir les automobiles sur 200 hectares de son territoire au centre-ville. Une mesure drastique pour le moins. Copenhague, Hambourg, Changdu, Paris et Londres deviennent des exemples de réinvestissements majeurs en mobilité collective. C’est à Bruxelles que l’on voit la plus grande zone sans voiture de toute l’Europe.

Et nous, au Québec que fait-on?

En 2001, plus de 65,2 % des déplacements à Montréal étaient réalisés en automobile. En 2016, quinze ans plus tard, le taux demeure inchangé à 65,1 %. La participation vélo augmente un peu mais nous observons en même temps une diminution de l’utilisation des transports en commun. C’est lent. Trop lent.

Une lueur d’espoir est apparue récemment. La ville de Québec semble prioriser l’implantation d’un méga projet de tramway de 3 milliards de dollars. Yes! Voilà un concept qui se veut structurant pour les années à venir. Mais cela ne remet malheureusement pas en question le 3e pont, semble-t-il! Le projet du REM et celui de la ligne rose du métro deviennent peu à peu réalité. Et voilà que notre gouvernement déclare tout à coup (cela semble drôlement improvisé) un super projet de voie rapide entre Québec et Montréal! Ben oui!

Demain…

La province est à la traîne. On le sait. Il faut à tout prix éviter de tirer dans toutes les directions. Mettons en place une politique globale de la mobilité. Prenons le temps de faire les choses correctement, mais faisons-les!

Me semble que nos chignons sont assez crêpés comme ça, non?

 

 

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