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Il fut un temps où le rat des villes festoyait goulûment
Des reliefs d’ortolans sur un tapis de Turquie
En compagnie de son ami le rat des champs.
Le Citadin se piquait de sa modernité et de son abondance
Jusqu’à ce que la rumeur de la rue vînt distraire leur connivence.
À ce moment-là, le Rustique pensa à sa campagne et à son silence.
De ses visites à son ami des champs
Le Citadin revenait toujours perplexe du tumulte ici inexistant.
« Il y a là un déficit de vitalité » se disait-il en trottinant.
Mais un jour, le tourbillon de la ville se fit sur lui plus pressant.
Bruit, pollution, congestion, stress et coûts croissants
L’amenèrent à penser autrement.
Pourquoi toute cette agitation avec moi dedans?
Je peine, je cours, je cherche mon contentement.
La Cité c’est pourtant le lieu de l’avancement.
Chez son camarade des champs il alla demander conseil
Il lui semblait que chez lui la vie n’était pas pareille
Que la tâche était légère le jour comme en son sommeil.
Le propos surprit le résident campagnard
Car de la ville, la campagne n’est-elle pas en retard?
Ce que lui répétait souvent, sur un ton péremptoire, le gaillard.
« Chacun choisit ce qu’il lui semble le mieux, avança le Rustique
Voilà tout autour potager, poulailler et télétravail qui composent ma pratique.
Dans ma chaumière comme au village je suis citoyen de ma république ».
Dans les jours qui suivirent, notre Citadin plia bagages pour la campagne.
Près de son ami fit construire maison et s’y installa avec dame Marie-Anne
Sans regret, il quitta le macadam pour la vie paysanne.
Une réponse
Assez tôt pour en profiter
Mais trop tard pour y participer !