Trouver le chemin qui nous lie les uns aux autres

Six mois ont passé depuis mon 1er billet, c’est trop long. Je me suis nourrie de vos billets, toujours intéressants à lire. On écrit selon notre humeur du moment. Si je l’avais fait cet été, je vous aurais parlé de mon entrainement à la dérive insouciante (pas si facile que ça!) inspiré par l’essai de Mona Chollet, journaliste au Monde Diplomatique, Chez soi, Une odyssée de l’espace domestique, un plaidoyer pour la vie casanière et un réquisitoire contre nos vies agitées.

Mais je vous aurais parlé aussi des réflexions qui m’ont habitée pendant que la Grèce se tenait sur un fil, car bien que lovée dans un environnement douillet, je me sentais concernée par cette tension entre une nation et un plus grand ensemble. Choisir l’Europe ou s’arranger tout seul? La difficile recherche d’un équilibre entre les deux, au prix de compromis dont on ne sait pas toujours s’ils en valent la peine. Dans tous les enjeux auxquels nous sommes confrontés, ces deux pôles, du collectif et de l’individuel, sont toujours présents. Moi ou les autres? Moi et les autres? Mais comment? Selon quel dosage?

Nous ne cessons de chercher ce qui nous fera avancer comme personne et comme collectivité et plus souvent qu’autrement, la réponse est difficile à trouver. Il y a ceux qui cherchent les compromis et ceux qui les détestent. Il y a ceux qui sont animés d’un grand optimisme car ils sont branchés sur la partie du monde qui est en développement (les succès) et les autres, très pessimistes, branchés sur la partie du monde qui est en destruction (les échecs). Le fait est que les deux mondes coexistent et sont en tiraillement constant.

Nous sortons d’une élection où plusieurs d’entre nous se sont promenés d’un parti à l’autre cherchant la position qui permettrait de se défaire du gouvernement Harper tout en donnant une place au Québec. Quel était le meilleur compromis? On verra si celui qui a été fait par les voteurs s’avère être le bon. Certains, à ma grande surprise, n’ont pas voté. Ils ont décidé pour la première fois de leur vie que ça ne valait pas la peine de jouer le jeu, évaluant qu’aucune option intéressante ne leur était proposée. On peut dire qu’en soi une telle posture est une réponse, mais c’est une réponse qui m’inquiète, car à mes yeux elle est un repli, un détachement du social.

Faire des choix, même difficiles, les exprimer par les moyens que nous avons, et ils sont nombreux, n’est-ce pas le prix à payer pour exercer notre liberté?

De notre capacité d’écouter, de s’informer, d’analyser, de comprendre, de juger, d’échanger, de débattre, de s’affirmer et d’agir en tant que personne dépend la qualité de notre vie en commun. Et de la qualité de notre dialogue social dépend la qualité des solutions que nous mettrons de l’avant pour avancer vers une meilleure humanité, sans s’entretuer comme cela se passe actuellement dans bien des parties du monde.

Pour chaque enjeu, tenter de s’élever au niveau de notre universalité, se rassembler autour de ce que nous avons en commun au-delà de nos différences et persister à comprendre la complexité du monde.

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