Ce n’est pas la première fois que je tombe sur cette illustration1. Ce n’est pas la première fois, mais cette fois… je ne sais pas, elle m’a réveillée… à moins que ce ne soit la rentrée des classes!
Je viens de passer à travers le secondaire. Je portais ma robe de maman pour l’occasion. Fini, F-I-FI, N-I-NI. Ça a été long, pour mes deux enfants, pour moi… et probablement pour leurs directeurs et leurs profs. Mes enfants ont eu leurs moments. Ils n’ont probablement pas été les pires. J’ai essayé de me tenir loin du statut de la mère-chialeuse ou de la pédagogue-inquisitrice… la plupart du temps! Ça ne m’a pas empêchée de me sentir incompétente ou impuissante à plusieurs moments.
Mais je me demande, au moment de leur entrée au Cégep, pourquoi ils ont attendu la fin de leur secondaire pour devenir soudain heureux et épanouis? Mis à part les hormones de l’adolescence qui se calment après le bal de finissants, qu’est ce qui rend les ados si malheureux dans notre système d’éducation, si désengagés de leur parcours? Nous ne nous sommes pas rendu compte qu’ils sont devenus des poissons et nous leur demandons de grimper aux arbres, nous dirait Einstein si on se fie à cette illustration qui circule sur Facebook?
Pourquoi, si la réalité du système actuel est si difficile pour les jeunes et pour les enseignants, en revenons-nous sans cesse à une variation sur un même thème quand survient une réforme? Pourquoi les enseignants appesantis par leur tâche et par les jeunes qu’ils côtoient sont-ils si nombreux à arrêter de croire qu’ils peuvent faire la différence et que leur travail peut les rendre sinon heureux, au moins satisfaits?
En ce moment tout le monde y va de sa réflexion plus ou moins nuancée avec la rentrée des classes et le contexte politique. Mais si on porte la discussion au-delà du manque de ressources qui semble faire bondir tout citoyen préoccupé des jeunes, dans quel système sommes-nous cristallisés? Qu’est-ce qui pourrait être remis en question pour éviter de faire davantage de ce qui ne fonctionne pas?
Par ailleurs, quels sont les besoins fondamentaux auxquels le système ne répond pas… pour que les enseignants restent investis, croient en ce qu’ils font; pour que les jeunes continuent d’avoir le goût d’apprendre, respectent leurs profs; pour que les parents croient en l’école, la soutiennent et la respectent; pour que les syndicats s’assoient avec le Ministère et se préoccupent de construire une vision d’avenir après avoir négocié des contrats de travail?
Je n’ai pas de réponse, pas de solution toute faite à ce stade-ci… ou peut-être que j’en ai mille, lesquelles mériteraient d’être mises en commun avec d’autres personnes qui, comme moi, mijotent. Quoi qu’il en soit, questionner ou défendre la légitimité d’un programme, d’une structure, d’un tableau blanc, vert ou noir nous tient certainement loin de quelque chose de plus important.
Qu’est-ce que sous souhaitons vraiment pour nos enfants et comment pouvons-nous y arriver? D’ailleurs, ce « comment » est de la plus haute importance, car il ne doit pas être que théorique. Il doit concilier la réalité des jeunes, des enseignants, des parents, de l’école, des ressources, alléluia…
En tout cas, il faudrait que Nous brassions la soupe, parce que ça colle!
1 Illustrateur inconnu. Source : https://www.pinterest.com/pin/356206651754554221/