Si ça peut finir enfin
La parade des faces de plastique
La pacotille mirifiante et la rhétorique soporifique
Qui tiennent ensemble avec des tye-wraps de plastique
Qu’enfin ils cessent de proclamer que la quintessence
L’absolu de la participation démocratique
C’est de se cacher derrière un mur de carton
Pour faire une croix à côté d’un nom
Et expier dessus jusqu’au dégoût subséquent
Dans quatre ans
Qu’enfin, on s’occupe des vraies affaires
Et pas juste de se faire voir aux nouvelles du soir
En train de cracher le fiel de fort belle façon
Pour se démarquer et avoir tellement raison
Que le quotidien reprenne donc ses droits sur l’événementiel
Et le spectacle abominant des suceurs de limaces à plein ciel
Prêts à chevaucher une bique à l’envers à travers le désert
Avec le fondement à vif d’avoir trop frotté sur la selle
Et la soif, la soif éternelle
Pour me guider, grâce à dieu, vers l’oasis
Ou tout poussera ben plus vert que chez le voisin
Mon messie goûte le miel
Pis tout les autres goûtent le vieux poil
Venez à moi sous mon ombrelle
Que je vous essaye ma ritournelle
Et cheveux aux vent, la lance de la justice en avant
Les éperons à fond dans le mouton
Nous pourchasserons les mécréants
Et ce sera nous que nous serons les bons
Si enfin, ils peuvent arrêter
De me dire tout ce qu’ils veulent me dire qu’ils vont faire
Pour que je pense qu’ils vont le faire
Parce qu’ils ont dit qu’ils allaient le faire
Et qu’ils le fassent,
Ça ferait changement.
Promettez moi du changement
De toutes les entrelignes et les compromissions parlementaires
De la flagornerie sirupeuse des escadrilles de lobbyistes
De la banane plein les oreilles des ministres
Du décorum qui zigne sur la jambe de bois du vieux protocole
De la fuite de liquide, qui sacre le camp solide vers les caraïbes
Ou de celui qu’on injecte dans le sol pour fracturer ses fluides
Beurrés en large pis en travers avec l’argent du beurre
Et le pis de la crémière qui gicle dans la cocotte boursière
Dès qu’on se fait traire, dès qu’on se fait taire
Promettez moi qu’en changeant de couleur
Ma voix prendra la valeur de celle des voleurs
Que « nous aurons tout ce qui nous manque
Des feux d’argent aux portes des banques »
Que les cravates pendront du plafond tout ceux
Qui ont les mains attachées profond
Au fond des poches de leurs vestons
Et les pieds coulés dans le ciment
De la caisse de dépôt et placement
C’est pas comme si la trame était flambant veuve
Il y a déjà tellement longtemps que je ne crois plus personne
On recommence pas à zéro après avoir découillé les urnes
Il n’y aura pas de jachère avant la prochaine récolte, on le sait ben
Les larbins paveront la route des exploiteurs
De pétales de fleurs sous les pas des dinosaures
Ils vont encore nous taxer la lune
L’eau va se vendre plus cher que l’air
Tant qu’il en restera
Après on vendra nos os aux rats
Nos rivières aux rois
De notre sang, on fera du boudin
Pour nourrir ses chiens
Comme à chaque fois
Que tout va bien
Promettez moi
Un caribou et un béluga
Dans vingt ans
Et un pipeline dans le chou des géants
Maintenant
Promettez moi que c’est la dernière fois
Qu’on vous voit
Je pense que je voterai pour celui qui promet
Qu’il s’en va
En prison, ça va de soi, comme il se doit
Pis oublie pas d’aller voter, mon garçon
C’est ton devoir de citoyen moyen
Moi, je me dis qu’au fond
Il doit bien y avoir une autre manière
D’exercer son pouvoir
Avec un crayon
Que de se retirer pour se taire
En faisant semblant
Que c’est donc ben important