J’ai déposé récemment un manuscrit chez un éditeur de Montréal. Il s’agit d’un essai dont la thématique générale est la planification territoriale au Québec. L’angle d’analyse est celle du développement régional d’un point de vue prospectif. Sa parution est prévue pour l’été 2022.
Je vous dévoile ici, la Table des matières, l’Avant-propos et la Note de l’auteur.
Table des matières
Remerciements
Préface
Avant-propos
Note de l’auteur
Introduction
Première partie. Comme un sentiment d’abandon
Chapitre 1. Les régions, ces mal-aimés
Chapitre 2. On a dynamité le coffre à outils des régions
Chapitre 3. Le fantasme de la fermeture de villages
Chapitre 4. Qu’est-ce qui a failli ?
Chapitre 5. Le dogme toujours agissant de Montréal-locomotive-économique-du-Québec
Deuxième partie. Plaidoyer en faveur des régions
Chapitre 6. Pourquoi développer les régions ?
Chapitre 7. Comprendre la ruralité actuelle
Chapitre 8. Néoruralité et néoruraux
Chapitre 9. Motifs et convictions à l’origine d’une installation en milieu rural
Chapitre 10. Évolution de la ruralité à Saint-Mathieu-de-Rioux
Chapitre 11. Le contexte actuel est-il propice au développement des régions ?
Chapitre 12. Un renversement de tendance
Chapitre 13. Se doter d’une vision
Chapitre 14. Une démarche globale, transversale et intégrée
Chapitre 15. Le marketing territorial porte fruit
Chapitre 16. Qu’est-ce qu’un territoire qui va bien ?
Chapitre 17. Au temps de la pandémie
Chapitre 18. Le télétravail. Une évolution technologique et sociale irréversible
Chapitre 19. Opter pour le modèle multipolaire d’aménagement et de développement
Chapitre 20. Des exemples d’une croissance territoriale distribuée
Chapitre 21. Comment contrer l’étalement urbain ?
Chapitre 22. Territoire de projets et projet de territoire
Chapitre 23. Revenir aux fondamentaux du développement local
Chapitre 24. La loi sur la protection du territoire et des activités agricoles. Des ajustements s’imposent
Chapitre 25. La mise en capacité d’agir des territoires
Chapitre 26. Une nouvelle étape de décentralisation
Chapitre 27. Repenser l’aménagement du territoire
Chapitre 28. Feuille de route pour une Politique nationale des territoires
Troisième partie. Le projet politique
Chapitre 29. La Stratégie de développement économique local et régional
Chapitre 30. La Politique nationale d’architecture et d’aménagement du territoire
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Avant-propos
Le développement régional est l’enfant mal-aimé des gouvernements qui se sont succédés au Québec depuis les années 1960. Non pas qu’une certaine sensibilité ait été absente, mais la compréhension de la dynamique territoriale, la volonté politique, les choix stratégiques à faire, les moyens et les ressources appropriés, ont presque toujours fait défaut.
Sporadiquement, il y a eu des sursauts de ferveur pour intégrer les régions dans l’essor économique, démographique et social du Québec, et atténuer les inégalités territoriales. Mais les efforts et les investissements déployés en termes d’infrastructures, de services publics et de dispositifs de développement ont eu des effets mineurs, considérant les enjeux en cause. Les interventions publiques ont manqué de continuité et de cohérence.
Par ailleurs, le contexte économique et politique, entraîné dans le courant de la mondialisation, était davantage favorable à la concentration sur quelques pôles qu’à la dispersion sur le réseau urbain régional. La théorie des lieux centraux développée par le géographe américain Walter Christaller à la base de nombreux plans et stratégies de développement territorial depuis les années 1950, a tracé la voie à l’économie spatiale de cette période et au modèle concentré de l’occupation du territoire.
Promouvoir le développement des régions aujourd’hui a-t-il du sens ? Pourquoi développer les régions ? Est-il pertinent et souhaitable de rechercher un meilleur équilibre entre les agglomérations métropolitaines de Montréal et de Québec et le reste du territoire ? Les petites villes et les espaces ruraux sont-ils des atouts ou des boulets dans la construction du Québec de demain ? Dématérialisation de l’économie, révolution numérique, télétravail, autonomie alimentaire, urgence climatique, transition écologique, quête d’une meilleure qualité de vie, quelle résonance territoriale ? Quelle complémentarité, quelle solidarité entre les grandes villes et les régions ? Quel rôle des pouvoirs publics dans le développement des territoires ?
C’est à ces questions que cet ouvrage tente d’apporter des éléments de réflexion et de réponses. L’approche se veut résolument prospective. Le futur ne saurait être construit sur la trajectoire historique des tendances passées, alors que la société est en pleine mutation, propulsée par des évolutions économiques, sociales et technologiques qui bouleversent les paradigmes établis du développement et de l’aménagement du territoire.
Les études, observations et expériences construisent en nous des schémas mentaux –l’occupation et l’organisation du territoire par exemple, ou les concepts de ville et de campagne– et nous avons facilement tendance à croire que les choses sont immuables, que le monde tournera demain comme il tourne aujourd’hui.
Plusieurs signes sont déjà là pour nous indiquer que de profonds changements sont en cours et que nos modèles et modes d’organisation hérités des dernières décennies seront bouleversés, répondant à de nouvelles forces de construction et de configuration des territoires. Sachons anticiper le monde de demain et faisons preuve d’innovation et d’audace dans l’aménagement et le développement de nos espaces de vie.
Note de l’auteur
La démarche à laquelle je me suis soumis dans la préparation de cet ouvrage relève de l’essai. Elle comporte, à ce titre, sa part d’incertitude. La mise à l’épreuve qui en est solidaire, quant aux idées et aux éléments de propositions qui en font partie, saura-t-elle apporter quelque utilité pour aborder efficacement les problèmes qui en constituent l’enjeu?
L’ouvrage a pour assise une réflexion et un engagement académique et professionnel poursuivis durant 52 ans**, animés par la quête d’une planification territoriale véritable pour le Québec.
Ici, pas de portraits misérabilistes de villages en décrépitude, pas de démonstrations de processus de dégradation, de désertification, d’extinction annoncée. Il ne s’agit pas d’être sourd et aveugle face aux difficultés d’ordre démographique et économique auxquelles sont confrontées de trop nombreuses collectivités en région. Je connais les statistiques, les bilans et les perspectives apocalyptiques qui inspirent de nombreux rapports qui captent l’attention des médias et influencent les décisions en matière de développement territorial. Je décode parfaitement cette culture défaitiste qui considère les régions avec leurs petites villes et villages comme des milieux appartenant à un autre âge que la société moderne n’a cessé de disqualifier depuis les années 1950.
Mon regard se tourne plutôt vers les dimensions positives des régions en phase avec les bouleversements de la société globale qui portent les ferments d’un potentiel de développement et de prospérité pour le Québec des territoires.
L’analyse des mutations économiques, sociales, technologiques et environnementales récentes et en cours, permet de déceler les signes d’un contexte émergeant qui est de nature à jouer en faveur des régions. Ce contexte mérite qu’on y porte attention. Un nouveau champ de recherche, constitué de trois volets, s’impose : la reconquête, la recomposition, et la renaissance des régions.
Les lectures, les voyages, les liens avec des organisations et des chercheurs d’ici et d’ailleurs, ajoutent, de façon immense, à la construction de l’expertise qui n’est pas sans sécréter certaines perceptions et interprétations intuitives qui ne sauraient être dédaignées.
Mes participations au Comité-conseil mis sur pied dans le processus d’élaboration de la Stratégie de développement économique local et régional (ministère de l’Économie et de l’Innovation), et au Comité d’experts pour la préparation de la Politique nationale d’architecture et d’aménagement du territoire (ministère des Affaires municipales et de l’Habitation), m’offrent des occasions privilégiées d’exposer mes vues sur les enjeux de ces pièces législatives et les prescriptions et dispositifs à mettre en œuvre pour insuffler de nouvelles visions et orientations et redresser des pratiques qui ont un grand besoin d’actualisation. Plusieurs éléments du plaidoyer présenté dans cet ouvrage sont à la source de mes interventions.
Notes de bas de page :
* Ce titre est sujet à changement.
** Trente-et-un ans d’enseignement et de recherche en aménagement et développement territorial au département de géographie de l’Université du Québec à Montréal (1969-2000), auxquels se sont ajoutées des implications professionnelles dans des ministères et collectivités territoriales, des enseignements à l’étranger (France, Guadeloupe, Espagne, Îles Seychelles, Burkina Faso), des missions en Afrique sur les thèmes du développement local et de la décentralisation (Sénégal et Bénin), des formations de terrain à des acteurs du développement local, de nombreuses publications sous formes de livres, d’articles scientifiques, de textes dans des quotidiens et de billets dans des blogues (principalement Nous.blogue) et plusieurs conférences prononcées dans des colloques et séminaires ici et à l’étranger.
Bernard Vachon
Professeur retraité
Département de géographie de l’UQAM
Spécialiste en aménagement et développement territorial
16 réponses
Bravo de persister malgré des gouvernements parfois »bornés ». Si au moins on ressuscitait SOLIDARITÉ RURALE et mettait à jour la Politique de la ruralité que cet organisme avait développée. Il a suffi d’un gouvernement à courte vue, centralisateur pour abolir l’élan que le Québec se donnait.
Hélas, on est pas sortis du bois. Promenez-vous autour de Montréal. Les grues sont devenues les arbres de Noël du paysages : tous, condos, RPA, de plus en plus loin du centre-ville. Et des autoroutes où les autos avancent au pas. Voilà l’avenir que nous constations.
Merci sincèrement monsieur Vachon, pour l’élan que vous continuez d’insuffler au moment de votre retraite alors que le Québec a tellement besoin de gens créatifs, engagés dans la revitalisation des territoires. Reconquérir, recomposer et faire renaître nos régions dans les principes du vivant, viable et durable. Rien de moins! Le développement local et régional constituent des enjeux majeurs et les défis que vous soulevez requièrent un mouvement populaire investi dans un Québec proche de ses gens, capable d’écouter et de soutenir les stratégies et mutations de la résilience en marche!
Merci Bernard pour ces contributions importantes à l’avenir des régions rurales. Je peux témoigner que ces réflexions sont valables aussi sur le vieux continent (je suis belge!). Merci aussi pour tes blogues réguliers qui nous informent bien de l’actualité québécoise en régions. Avec toutes mes amitiés.
ah qu’on a fait mal à nos régions…je souscris entièrement à votre propos…merci
Oups! Vous serez informé…
Vous serez informer par Nous.blogue, mes comptes Twitter et Facebook.
Bonjour Bernard,
…depuis nos tous premiers contacts, j’ai trouve que nous avions des atomes crochus en matière de développement local et régional: soit par la BASE!
J’en étais d’autant plus surpris que tu étais enseignant à l’UQAM et non à l’UQO, l’UQAR, l’UQTR, l’UQAC, l’UQAT…
J’aurai grand plaisir à lire ton nouveau livre, lorsque disponible!
Bonjour,
peut-on s’attendre à ce que vous nous avisez par votre Infolettre de la parution de cet ouvrage? J’espère que oui.
Bonjour M. Vachon,
Merci de donner une voix aux milieux ruraux depuis plusieurs décennies et de saisir toutes les occasions pour démontrer leur rôle et leur contribution dans le développement du Québec.
Lucie M.
Ca semble super intéressant et j’ai hâte de lire ça. Je me demande aussi si vous abordez l’orientation 10 du gouvernement qui pour contrer l’étalement urbain de la CMM a imposé plein de règlements homogènes à un collectif de municipalités dont les réalités sont loin d’être pareilles et aux MRC limitrophes. Donc dans les basses Laurentides nous nous voyons imposer les mêmes limites de développement que Montréal parce que nous touchons à la MRC de Mirabel (qui fait partie de la CMM) alors que nous vivons dans le bois sauvages avec des loups et castors et où l’assiette fiscale est presque entièrement à la charge des contribuables.
Merci M. Vachon de continuer de nourrir la réflexion pour le meilleur de nos régions et nos territoires !
Bernard,
Merci pour ce legs incommensurable pour notre société et celle d’ailleurs. L’approche prospective ainsi que votre vision au regard positif seront sans aucun doute des éléments promoteurs pour l’avenir des territoires. J’ai vraiment hâte de vous lire.
Bonjour M. Vachon,
Merci pour cette contribution importante. J’ai très hâte de lire cet ouvrage.
Au plaisir d’échanger,
Julie Richard
Bravo M. Vachon ! Un ouvrage qui, j’en suis certain, aura l’influence qu’il mérite dans cette reconquête du territoire, du Québec habité, décentralisé, régionalisé.
J’apprécie la forme « essai » de l’oeuvre et sa nature « projet politique ».
Salutations cordiales !
Laval Gagnon
Bonjour monsieur Vachon.
À vous parcourir, oui, un brin rapidement, j’ai grimacé de contentement à lire les titres de vos 30 chapitres. Tout un menu garni que le vôtre ! Les questions posées dans le 4e paragraphe de votre avant-propos sont aussi d’une telle richesse. Vous invitez définitivement à la réflexion voire même à l’examen de conscience. Une question: pourquoi tout ce que vous décrivez est-il survenu?
De mes nombreuses années de traitements psychothérapeutiques, j’ai, de façons particulières, retenu deux mots: «Pourquoi?» et «Comment?» Deux mots invitant à l’introspection, certaines de celles-ci aussi profondes que le plus profond des puits de pétrole sur la planète.
Votre essai «sent» énormément bon.
Ne possédant aucun diplôme, pensez-vous que je suis à la hauteur pour me lancer dans la lecture d’un ouvrage de ce calibre?
À votre travail, je souhaite la plus chaleureuse bienvenue dans le monde très grouillant du livre.
Sans prétention et avec mes respects,
Gaston Bourdages, simple citoyen, auteur, co-auteur et co-conférencier.
Saint-Mathieu-de-Rioux.
Jeudi le 13 janvier 2022
Bonjour Bernard,
Allô. C’est ta p’tite sœur de Verchères. J’ai bien hâte à la publication de ton dernier ouvrage qui arrivera juste à point alors que les élections provinciales auront lieu en novembre 2022. Je crois bien que la conjecture actuelle favorise plus que jamais tes idées que tu défends depuis 40 ans sur la place publique par tes recherches, tes conférences et tes publications : soit le développement des régions comme autant de pôles attractifs, économiques et vivants. Il n’y a pas que les villes de Québec et de Montréal dans notre »belle province » ! D’ailleurs, voici l’un des titres à la une de La Presse ce matin : »Un nombre record de Montréalais quittent l’île ».
Après toutes les énergies que tu auras dépensées à cette cause durant ta carrière, voici que les régions vont connaître leurs heures de gloire, il t’est possible d’y croire enfin, une vague »adonnante » souffle vers elles.
Bravo !
Jocelyne Vachon
Verchères
13 janvier 2022