Je dirai tout d’abord que je suis un nouveau retraité. Par le passé, je fus globe-trotteur, fonctionnaire, comptable, conseiller aux entreprises, praticien du développement durable, entrepreneur, syndicaliste, agent de développement, directeur de CLD, militant, conseiller stratégique en responsabilité sociétale (RSE) dans une société d’État et quelques autres. En d’autres termes, je suis un hybride, en grande partie autodidacte. J’ai toujours cru à l’importance de travailler au bien commun et c’est à travers trois prismes qu’ont évolué ma compréhension et mon engagement envers le développement collectif.
Le premier, du milieu des années 1980 à la fin des années 1990 est celui du développement économique communautaire (époque de l’«empowerment»). Le deuxième, début des années 2000 jusqu’à 2017, celui du développement durable ou nombreux, nous pensions pouvoir concilier sans évolution sociale majeure, environnement, économie et justice sociale. Le troisième, 2017 fin du mirage. Les trente glorieuses sont irrémédiablement derrière nous. Peu importe le nombre de couches de peinture verte qu’on y met. J’«accepte» finalement qu’une croissance infinie dans un monde fini est une vue de l’esprit. Comme le dit Yves Cochet : «On ne négocie pas avec la nature.»
Sortir du déni de réalité et créer un nouvel imaginaire sans croissance du bien commun, d’un bonheur basé sur la sobriété dans tous les secteurs d’activités, la solidarité et la dignité, est le défi à relever maintenant pour survivre à cette situation sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Tout un programme…