Actuellement, le Réseau québécois de développement social (RQDS) et ses composantes ou tables régionales font des représentations auprès du gouvernement du Québec pour qu’enfin celui-ci se dote d’une politique de développement social qui soit à la fois innovatrice et rassembleuse.
Personnellement, j’appuie cette démarche pour plusieurs raisons. Je me permets d’en énumérer quelques-unes:
1- L’idée même d’une politique de développement social ne nous oblige-t-elle pas à nous doter d’une certaine définition commune (ou compréhension partagée) de ce que nous entendons par développement social? Chacun et chacune en a un peu sa propre définition et, devant la vastitude de ce secteur d’intervention, il serait intéressant de s’entendre sur un minimum de références et de se rallier autour d’une base commune.
2- Le développement social interpelle toute une panoplie d’acteurs ou d’organismes de même que plusieurs politiques publiques ou programmes gouvernementaux. Aussi, un des objectifs de cette politique serait d’inviter à une plus grande cohésion entre ces différentes mesures, ces différentes missions ou stratégies d’intervention. L’idée n’est pas de minimiser le rôle (ou le financement) de qui que ce soit, mais plutôt de faire ressortir certaines difficultés d’arrimage et surtout de rendre l’action collective encore plus efficace.
3- Le développement social est l’un des quatre grands piliers du développement durable. Or si les activités de concertations locales, régionales et parfois nationales des secteurs (culture, environnement et économie) sont reconnues et financées, il n’en va pas de même pour les acteurs sociaux qui doivent encore porter à bout de bras leurs efforts de mobilisation intersectorielle sans aucun financement de base et, surtout, sans une réelle reconnaissance de leur immense contribution. Une telle politique veut faire reconnaître l’importance du faire ensemble en soutenant de véritables partenariats autour d’enjeux communs propres à chaque territoire. Il y a donc là un objectif d’efficience collective à travers un principe de gouvernance partagée.
4- Une telle politique de développement social à l’échelle du Québec et de ses territoires (ou régions) serait des plus avant-gardistes et installerait un contexte propice à l’innovation dans un secteur d’intervention des plus complexes où personne ne peut plus se permettre de travailler en silo. De plus, elle viendrait appuyer le milieu municipal qui veut être de plus en plus présent dans cet aspect du mieux vivre ensemble. En effet, plusieurs Villes (ou Municipalités) ont compris l’importance de se doter elles aussi d’une politique de développement social sachant très bien que cela vient soutenir les efforts de développement économique de leurs territoires.
En terminant, j’aimerais pouvoir affirmer qu’il est tout à fait normal (en plus d’être souhaitable) que ce soit le RQDS qui ouvre pareil chantier de travail avec l’État. Cela est au cœur même de sa mission ou raison d’être. À nous tous maintenant de l’appuyer de toutes les façons possibles, en oubliant nos seuls intérêts corporatifs.