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La concentration sur les pôles de Montréal et de Québec n’est pas une fatalité
Le phénomène de la concentration démographique et économique dans les aires métropolitaines de Montréal et de Québec n’est pas une fatalité. C’est le résultat d’évolutions économiques et sociales telles l’industrialisation et l’urbanisation accélérées depuis les années 1950, que des choix politiques ont stimulées et consolidées.
Ce qui a eu pour conséquences le dépeuplement et la spirale de la dévitalisation dans les territoires hors des grands centres et de leurs zones d’influence – à une échelle moindre dans les villes moyennes. On peut penser que des choix politiques autres auraient pu orienter différemment les forces de développement, et produire une configuration territoriale différente, en réponse à un projet de société fondé sur des critères économiques et sociaux d’une autre inspiration.
La croissance ne tient pas nécessairement à la taille des territoires. Il n’existe pas de modèle unique de développement territorial. Chaque territoire a un potentiel de ressources qui lui est propre et le dynamisme économique et social relève davantage de la capacité à mobiliser, combiner et valoriser ces ressources, en complément des infrastructures et des services publics présents sur le territoire.
Les nombreuses initiatives prises ici et là sur l’ensemble du territoire québécois démontrent que les grandes villes n’ont pas le monopole de l’innovation. Il ne faut pas négliger non plus de fait que l’accent très fort mis sur les enjeux écologiques peut, dans certains milieux, prendre le pas sur l’objectif de création d’emplois et constituer un levier de développement local. Pensons à l’attraction exercée par la qualité de l’air et de l’eau, la beauté des paysages, la préservation du milieu naturel, la mise en valeur du patrimoine bâti…, autant d’éléments qui se conjuguent pour produire la qualité des cadres de vie.
Pour l’État, une vaste opération de rééquilibrage est à entreprendre entre les agglomérations métropolitaines et le reste du territoire qui a encaissé les conséquences du mouvement rapide de concentration et d’urbanisation sur deux grands pôles.
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