Encore une fois, je vous amène cette semaine du côté de nos amis européens, avec la publication du rapport de Akim Oural sur l’innovation territoriale, commandé par la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique (on aurait peut-être besoin d’un ministère nommé comme ça, ici, pour gérer tous les bouleversements qui s’en viennent… mais c’est un autre sujet). Pour les plus occupés, voici un article qui présente le rapport.
Pourquoi ce rapport? Tout d’abord, même si le modèle français est loin d’être parfait, j’ai toujours trouvé qu’il avait une façon intéressante de concevoir le territoire et sa gestion, et ça se reflète dans ce rapport. J’aime comment ils placent souvent le territoire, dans tous ses aspects, au centre de projets. Ensuite, le rapport est écrit par un maire-adjoint et mêle ensemble toutes sortes de langages : celui du développement collectif dans lequel on se reconnaît, celui d’un développement régional à saveur plus économique et un langage plus municipal, de gestionnaire. Je pense qu’avec le transfert de pouvoirs et de responsabilités des Centres locaux de développement (CLD), Conférences régionales des élus (CRÉ) et autres vers les municipalités, ici au Québec, on peut commencer à se questionner sur la façon d’établir ce type de langage, dans lequel les multiples acteurs appelés à travailler ensemble se reconnaissent.
Au niveau du contenu, vous trouverez dans ce rapport (voir le résumé à la p.7) une définition du concept d’innovation territoriale et la façon dont elle mobilise l’intelligence collective pour trouver des solutions nouvelles à des problèmes existants (je vous avais dit qu’on se reconnaît dans ce langage!). On y parle aussi de facteurs de réussite et de pratiques exemplaires. Je vous laisse sur cette citation, qui décrit l’innovation territoriale : « son caractère proprement « innovant » repose sur plusieurs éléments caractéristiques qui se combinent. Les deux premiers sont l’adaptation fine de la réponse à un contexte territorial donné et la mobilisation des ressources et atouts locaux. La construction d’un modèle économique durable lui est souvent intimement liée. La capacité à mobiliser les acteurs locaux et notamment les citoyens dans une logique de coconstruction et de coproduction fait également figure de composante clé : l’innovation pour et par le territoire.»