« Comme si on pouvait remettre l’œuf dans la poule
On nous promet que ca brise jamais
Mais y a tout le temps quelque chose qui coule »
Un bateau bancal, un train sans freins, un tuyau de métal
C’est tout de l’usure normale qui se mélange ben mal avec l’eau sale
Ça a l’air que le salaire compense ce qu’on perd
Quand on comprend qu’on prend, pend, vend la terre à terre
Qu’on sape la soupe, qu’on recrache tous les bouts
Qu’on souille la mer amère à coup de dollars noirs
Quand la bouche ouverte comme les poches, la rouille mange le fer
Fermez l’écoute, les écoutilles, le cœur, les yeux et surtout vos gueules
Ainsi on ment et on coule goulûment vers une cimentalité de servants
Pour qui le developpementibulé des vendeurs de bateaux de sauvetage est l’apanage
Des sages orchestreurs de naufrages
Qui vendent à pleine page
Sur du papier glacé, à rabais s’il vous plait
Des cages dorées pas de clé
Pour faire roucouler
Les cocottes boursières
Ça prend des vraies affaires à faire faire
Pour les pégreux libéreux
Les déçus, les cocus indécis, les huppés, qui c’qui dit mieux
On accepte ce qu’on tait
Ou ben on crisse le feu
Dans les jouets désuets des pilleux
Pis eux, aussi vilisés
Feront les cons promis
Avec le sang et les sens sûrs
L’essence sur les pieds
Les mains impures
Passent-passent la cravate au cou du pays
Les dépassements de coucous
Le laisser-faire les siphons
Les ripailles et les savons
Trois petits trous et puis s’en vont
Ainsi fond, fond, fondent
Les si petits fonds publics
Dans le pâté en aparté et l’apathie pathétique
Ya pas d’éthique nie de tact dans la tactique de l’attaque
De tout bord, tout crotter jusqu’à ce que ça craque
Trois petits tours, on est partis
Sipant le drink vaseux du fond du trou le plus creux
Je me dis que vous pouvez
Ben oui, je me rallie
Penses-tu, c’t’un vers cru
C’est tout cuit, c’est tout vu
Vous pouvez crever
D’ou puit fracturé entre les deux yeux
Grands fermés
Sur la possibilité
Il n’en est pas question
Qu’on ait dit : « NON »
Malgré toutes vos constipultation pudiques
Les faux rhums frelatés
Les laxatifs bureaucratiques
Quand les cons plissent, cités
Dans le médiocritisme, le cirque amer des adicts
Les lois pour les amis, les rois des petits prix
Les crocheries et les coucheries
Les rats d’électorat
Les corps gras et les antiadhésifs médiatiques
Les cochons graissés dans le suif
Le gros lobby et les promesses de fric
On n’a jamais dit : « oui »
Ni passage, ni pillage, ni flânage, ni torchage, ni forage
Ni brûlage de saloperies
Ni ligne de coke au ciment gris
Vous nous trouverez sur votre passage
Vers la sortie de nos villages
Nous sommes un où seront milles
Invasions de domiciles et faux fils
Qui se touchent louche le fond de couche
Comme à Restigouche
Et dignes, droits, fiers et debout
On vous barrera la route
À vous et vos petits
Un message qui n’a pas été encore compris
Même s’il est clair comme de l’eau de roche
Ou la loi du jus du fond de la poche
Vous allez quitter la Gaspésie et Anticosti
Il n’y a pas une cenne à faire ici
Promis
Bilbo Cyr, 2016