Loup, 18 mois, a un petit retard de langage. Pas grand-chose, juste assez pour s’inquiéter. Références faites en audiologie et en orthophonie début décembre, nous attendons les retours d’appels. Le CLSC nous contacte : deux ans d’attente à prévoir… et un pseudo-diagnostic d’une travailleuse sociale d’un possible trouble du spectre de l’autisme suite à son évaluation téléphonique. Panique.
Vous ai-je déjà dit que j’ai fait de la coévaluation de troubles envahissants du développement? En fait, je faisais partie d’une équipe d’évaluation, nous étions trois : neuropsychologue, psychoéducatrice et travailleuse sociale (moi-même). Saviez-vous que l’on n’avance pas ce genre de diagnostic avant l’âge de 3 ans et que ça prend des heures d’observation de toute une équipe dont un pédopsychiatre spécialisé dans le développement?
Je sais donc, sans aucun doute, que mon fils n’a pas de traits autistiques. Mais, je me questionne, vieux réflexe de T.S. peut-être : les autres parents, en fait, la grande majorité des parents, comment réagissent-ils à une conversation de ce type? Qu’ont-ils comme ressources pour s’apaiser? La travailleuse sociale, elle, qui se retrouve dans une posture pas possible, où elle doit se prononcer sur l’état d’un individu afin de le référer adéquatement, le sait-elle même que ça ne tient pas du tout la route ou fait-elle tout simplement de son mieux dans un système qui la coince?
Suite de l’histoire. À notre corps défendant, mais n’ayant que la santé de notre garçon en tête, nous nous tournons vers le privé. En date d’aujourd’hui, mon fils a vu une orthophoniste deux fois, une audiologiste et aurait vu l’ORL si je n’avais pas oublié sa carte d’assurance-maladie au moment du rendez-vous. Ça m’a coûté près de 300$. Je sais maintenant que Loup a de l’eau derrière les tympans, il n’entend pas bien, c’est pour ça qu’il parle moins et qu’il ne se retourne pas pour nous regarder quand on l’appelle. Hum. On est loin de l’autisme, vous ne trouvez pas?
Pourquoi je vous raconte tout ça? Parce que tous et chacun, c’est à cause d’histoires semblables que nous nous retournons vers les services privés. Parce que la comparaison entre 2 ans d’attente et 4 mois est inconcevable dans la vie d’un enfant. J’ai les moyens de payer ces frais, je l’ai fait. Sinon, mon Loup aurait eu les oreilles bouchées pendant 2 ans et un énorme retard de langage à combler. Imaginez maintenant si véritablement il avait eu un trouble du spectre de l’autisme. Tout le temps perdu, non récupérable.