Les élections et les jeunes!

*Crédit photo ©Forum Jeunesse de Saint-Michel


« Je ne me sens pas concerné par la politique. »; « Je n’ai jamais voté et je ne sais même pas comment cela fonctionne. »; « Mon vote ne sert à rien, car les partis politiques se fichent de nous. »;
« Les partis politiques ne viennent pas nous chercher, nous et notre vote. Ils essaient plus d’attirer le vote des aînés, plutôt que le nôtre, alors qu’on représente l’avenir et la prochaine génération. »; « Malheureusement, on ne nous a jamais présenté ou parlé de la politique ; personne n’a jamais essayé de nous faire aimer la politique. »*

Voilà l’ampleur du défi de la démocratie.

 

Depuis toujours les tables de concertation de quartier organisent des débats publics avant les élections ainsi que des « Cafés information », ou « cafés citoyens ». Depuis toujours, les organismes communautaires sont des lieux d’éducation populaire, notamment pour sensibiliser et intéresser des personnes à la chose publique : c’est la base de la participation citoyenne. Et que ce soit pour revendiquer du logement social, un aménagement de parc ouvert à toutes les générations ou des dos-d’âne sur une rue près d’une école, c’est toujours un geste citoyen et politique, dans la mesure où l’on s’adresse à la chose publique, les élues et les appareils publics, pour améliorer les conditions de vie collectives, et le bien commun collectif.

Alors si les jeunes, ados et jeunes adultes universitaires, ne se sentent pas concernés, quoi faire?

Le point de départ est sans doute de les écouter très tôt dans leur vie et de se laisser bousculer par leur intelligence, leurs préoccupations, leur ouverture sur le monde et leur créativité. Le slogan du Forum jeunesse de Saint-Michel dit bien : « On est là! On a une voix! Écoutez-nous! » Les jeunes ne veulent pas être traités comme un problème, mais comme partie prenante de la solution. Quelques évènements récents m’ont encore donné l’occasion de prendre conscience du potentiel des plus jeunes!

Un petit fils de 4 ans veut un globe terrestre pour comprendre la planète et là où il habite (Montréal). Un petit neveu de 7 ans s’intéresse aux première et deuxième guerres mondiales et il se préoccupe d’une troisième, et des pénuries alimentaires et des souffrances des victimes de la guerre. Un jeune de 10 ans se préoccupe de la propreté de son parc en ramassant les papiers au sol. Une petite fille de 12 ans est élue présidente de sa classe, pour faire des choses « cool » sur l’environnement, pour et avec les étudiants de sa classe. Et des jeunes adultes qui se donnent une plateforme de journalisme « transparente, équitable, au service des gens » pour dire leur réalité et leur vision du monde.

« La politique s’apprend à l’école depuis leur plus jeune âge. »; « Les jeunes doivent recevoir une éducation bien avant de pouvoir voter — à partir de 15, 16 ans. À cet âge, tu commences déjà à comprendre comment ça fonctionne et l’importance de voter. »; « La politique, ce n’est pas leur milieu naturel, à ces jeunes, mais si on ne fait rien, ils continueront à ne pas se sentir concernés par les élections et le vote », conclut un intervenant auprès de ces jeunes.*

Des enfants peuvent apprendre la coopération dans des conseils étudiants, des équipes sportives et des activités culturelles : et donc c’est déjà l’amorce de l’apprentissage de la démocratie et du vivre ensemble. Tous ces gestes citoyens peuvent être valorisés et devenir un terreau fertile pour la participation citoyenne et politique. On apprend le pouvoir du collectif. Il faut faire plus de liens entre les intérêts des jeunes et la politique.

Pourquoi ne pas tabler sur des élections pour montrer les parallèles avec les intérêts des jeunes pour leur classe, leur rue, leur parc, leur quartier, leur ville et la planète. Ils ont à cœur l’état de leur quartier (on pense plus récemment aux enjeux de sécurité et de ressources pour rejoindre les jeunes) et de la planète : ils peuvent faire quelque chose individuellement et collectivement, poser des gestes, ponctuellement ou de façon continue, par un engagement dans une organisation communautaire par exemple. Le milieu communautaire est un complément fondamental au milieu scolaire, et ce depuis les garderies / CPE jusqu’au niveau universitaire : favoriser l’engagement et la solidarité au quotidien sur des choses toutes simples, voilà une première voie qui permet de comprendre que l’on peut influencer des décisions politiques sur notre environnement immédiat.

C’est le gouvernement provincial qui décide des services d’éducation et des infrastructures sportives et culturelles qui permettront aux jeunes de se développer. C’est le gouvernement provincial qui décidera d’investir dans la construction de logements accessibles, c’est le gouvernement provincial qui soutiendra les projets de transport public pour permettre l’accès à ces lieux de travail, d’éducation, de culture. C’est le gouvernement provincial qui décidera d’investir plus, ou pas, dans le développement des services de santé et services sociaux pour soutenir ces jeunes, leurs familles et leurs grands-parents.

Ohé les jeunes! C’est à vous de prendre la parole, et, à chaque élection, voter!

 

Note :

*Toutes les citations sont tirées d’un texte de Abdellah Azzouz, intervenant au Forum Jeunesse de Saint-Michel, paru sur le site « La Converse ».

Propos recueillis par des jeunes du Forum jeunesse de Saint-Michel, auprès de jeunes de la grande région montréalaise.

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