Les résolutions du Nouvel An : l’occasion peut-être d’effectuer une mise à jour de son plan de développement stratégique personnel. Du moins, pour ceux qui croient aux plans stratégiques – ou aux résolutions. Car il faut avouer qu’il est bien difficile de s’y tenir. Mais cela nous remet parfois dans la bonne direction, permet quelques progrès.
Renouer avec une tradition
Les résolutions que l’on prend à l’occasion du Nouvel An relèvent d’une vieille coutume, un peu tombée en désuétude, qui fournit pourtant une excellente occasion de corriger quelques uns de nos innombrables défauts et d’améliorer – on peut toujours l’espérer ! – son mode de vie. Il y eut une époque relativement récente où on prenait par exemple l’engagement formel de ne plus fumer, une résolution sans doute un peu périmée. Mais on peut encore se jurer de faire de l’exercice, de prendre des vacances, de s’occuper davantage de sa famille ou de réaliser (enfin !) un travail que l’on remet toujours à plus tard. Car la tradition n’est pas complètement disparue. Certains y demeurent fidèles. Mais c’est toujours une promesse qu’on se fait à soi-même. Affaire personnelle, direz-vous. Pas si sûr. Les résolutions que nous prenons, les nouveaux comportements que nous initions, ont des retombées collatérales qui peuvent être tout bénéfice pour l’ensemble de la communauté. La tradition mériterait d’ailleurs peut-être d’être revitalisée dans cette perspective tout à fait Nousblogue, en intégrant une dimension plus collective.
- Nous avons appris avec la cigarette qu’une habitude personnelle pouvait avoir des effets sur les autres. La cigarette n’empoisonne pas que le fumeur mais aussi ses proches. Il y aurait sans doute lieu de prendre collectivement une résolution pour mettre fin à une habitude autrement plus dommageable : cesser de brûler des combustibles fossiles. Réchauffement climatique et smog obligent : on peut marcher davantage, aller à bicyclette, accélérer l’implantation des véhicules électriques, prendre les transports en commun.
- Manger mieux. Limiter sa consommation de viande, n’acheter que des légumes bio. Voilà qui serait positif non seulement sur la santé de chacun, mais sur l’environnement : moins de gaspillage, moins de méthane, moins d’engrais chimiques et de pesticides et, compte tenu de l’évolution de la demande, davantage d’agriculture bio. Il faut s’assurer que tout le monde mange à sa faim. Encore faut-il s’en donner les moyens comme collectivité.
- Consommer moins. Consommer moins de manière générale et recycler une meilleure proportion de nos déchets, être plus soucieux de son empreinte environnementale est un investissement à moyen et long terme.
- Consommer davantage de produits locaux, de produits du Québec. On a, en effet, intérêt à élargir notre nouvel objectif de consommation. Ce qui aurait un impact positif sur l’emploi et le profit des entreprises d’ici, contribuant à l’enrichissement collectif et au maintien des services que nous finançons collectivement.
- Préserver sa santé physique. L’exercice physique, déjà, et une meilleure alimentation y contribueront. Mais il vaut mieux, à tout hasard, se dénicher un médecin de famille (bonne chance !). Collectivement, la santé ne saurait être mieux assurée que par des services publics adéquats. Il faut au strict minimum les maintenir.
- Préserver un bien-être psychologique. Bien entendu, on peut méditer, faire du sport, s’adonner à plus de loisirs, s’efforcer de diminuer le stress. Mais on peut s’attaquer collectivement à des causes plus profondes : les conditions de travail, le partage des richesses, l’insécurité économique, investir dans des équipements et des services publics de loisirs. Il faut aussi assurer des services de prévention en santé mentale et maintenir un niveau adéquat. Nous en sommes loin. Exit la désinstitutionalisation telle que vue par nos dynamiques gestionnaires publics.
- Être attentif aux autres. Être plus gentil, sans doute. On peut aller un peu plus loin : le souci des autres est aussi solidarité sociale et économique. Cela peut passer par l’action communautaire, le bénévolat, l’entraide, le simple apostolat de la présence… Mais cela ne suffit pas. Tous les docteurs Julien du monde ne sauraient remplacer une politique sociale articulée et correctement financée.
En fait, cette dernière résolution pourrait être la principale résolution, voire la seule, celle qui d’ailleurs met en œuvre toutes les autres. Elle est inspirée par une force puissante et positive qui devrait fonder nos sociétés : l’empathie.
Le souci des autres…
Les autres, c’est à dire nous.