Le développement des communautés a-t-il encore un sens?

Force est d’admettre que le développement des communautés doit ajouter une corde à son arc. Il est difficile, et serait contradictoire, de parler de développement des communautés en 2019, sans parler de transition énergétique. Il n’est plus nécessaire d’expliquer toute l’importance de diminuer le rythme de réchauffement de la planète. À la vitesse actuelle, les scientifiques du monde entier nous prédisent des catastrophes en rafale. Un élément central pour arriver à diminuer nos émissions de gaz à effet de serre est d’aller de l’avant, et rapidement, avec une transition énergétique. Bref, travailler au développement de nos communautés sans incorporer cette notion de sauver notre planète serait un peu comme de vouloir faire un jardin alors que nous serions en guerre et que pleuvent les bombes!

Pourtant, à l’inverse, l’inclusion de ces notions de transition énergétique et de nouvelles pratiques environnementales peuvent devenir des opportunités pour les acteurs et les actrices du développement des communautés. La sensibilisation et l’éducation sur ces thèmes doivent se faire d’abord à l’échelle locale. Les nouvelles pratiques et mesures à mettre en place vont souvent se développer en premier lieu localement, pour finir par être reprises à la grandeur des territoires.

En ce qui concerne l’éducation et la sensibilisation, beaucoup reste à faire. Seulement à voir comment nos populations choisissent, lorsqu’il est temps de voter, des partis politiques qui ont peu, parfois presque rien, à proposer en matière d’environnement. Cela en dit long sur le chemin à parcourir.

En ce qui concerne les initiatives, plusieurs sont amorcées localement, mais le chemin est long. Vu sous l’angle du développement des communautés, on peut facilement identifier 4 secteurs d’initiatives à la lutte contre les changements climatiques : le transport, l’alimentation, l’habitation et le couvert végétal.

Tout ce qui peut contribuer à diminuer les déplacements en auto solo est gagnant dans une perspective de diminution des GES. L’électrification des transports est également, du moins pour le Québec, une autre dimension de la solution tout comme le développement des transports actifs (vélo, marche, etc.).

Tous les projets visant à développer une agriculture locale et de proximité sont aussi un plus. Et tant mieux si, par la même occasion, on se tourne de plus en plus vers l’agriculture biologique et une diminution de la consommation de viande.

Prendre le chemin de la construction de maisons passives, c’est-à-dire des maisons qui utilisent le moins d’énergie possible, est assurément un virage à prendre. Mais, avant d’en arriver là, tout ce qui permet aux maisons et logements actuels d’économiser de l’énergie est un pas en avant.

Aussi banal que cela puisse paraître, les arbres et les arbustes sont parmi nos meilleurs alliés pour combattre le réchauffement climatique. Cela devrait donc faire partie de nos projets de développement tant en milieu urbain qu’en milieu rural.

La bonne nouvelle c’est qu’il y a déjà plusieurs projets de développement local qui n’ont pas attendu et qui incorporent différents éléments comme ceux-là pour participer non seulement au développement d’un milieu de vie de qualité, mais également à une planète où la vie sera encore possible pour plusieurs années. Ces enjeux ont aussi un lien direct avec le vivre ensemble et la réduction des inégalités sociales. Un large programme. Mais, passer à côté de ce débat enlève tout sens au développement de nos communautés.

Et vous, qu’en pensez-vous? Avez-vous déjà pris ce virage?

 

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