On sonne à la porte.
Qui peut bien se présenter un vendredi soir à l’heure du souper?
En ouvrant la porte, je découvre un vélo négligemment déposé par terre. Son propriétaire debout sur le seuil de notre porte me salue avec une poignée de main ferme. Je le reconnais aussitôt. Pour l’avoir déjà rencontré dans quelques assemblées d’affaires, je me rappelle qu’il se présente comme conseiller municipal.
S’engage dès lors une discussion animée à laquelle ma conjointe prend part également. De prime abord, il respire la simplicité et l’authenticité. Il nous parle de sa vision de la communauté, de son implication qui ne sera assurément pas parfaite. Voilà un langage politique bien différent. Avec un langage précis et un ton qui respire la confiance, il nous explique la passion qu’il porte à sa ville, son goût de s’investir et de faire de son mieux. Simplement. Aucun reproche envers l’administration actuelle. On le croit sans peine. On remarque qu’il connaît bien les grands enjeux de la communauté. Il nous est arrivé comme ça, les mains vides, sans fanion ni dépliant. Rien. Seul avec son vélo. Contre toute attente, la rencontre est fort agréable et animée.
Cette situation inattendue me porte à m’interroger. Comment se fait-il que nous, les Québécois, soyons si frileux envers notre politique municipale? Pourquoi le taux de participation est-il si bas? Nous sentons-nous moins concernés? Bien voyons ! Qui déneige nos rues l’hiver et les nettoie au printemps? Qui gère la politique de l’eau, les règlements du territoire et l’aménagement urbain?
Il y a quelque chose qui m’échappe.
Bien sûr, la démocratie municipale en a pris pour son rhume depuis les dernières années. Montréal, Mascouche et Laval, entre autres, ont passablement assombri le tableau de la démocratie municipale. La corruption et les multiples collusions nous ont refroidis. À quoi bon aller voter, direz-vous? C’est toujours du pareil au même! Autre facteur qui me dérange passablement, est l’égo surdimensionné de plusieurs de nos maires. Ils agissent en autocrates et prennent les décisions qui nourrissent bien leur narcissisme. Comme si les villes étaient leur création, leur propriété. Voilà qui n’arrange pas les choses.
Imaginons un instant, juste un instant, une nouvelle démocratie. Imaginons une politique municipale à l’image de notre visiteur impromptu. Simple, mais vraie. Une démocratie accessible, au service des citoyens. Un espace où le dialogue avec nos élus est possible. Faire en toute transparence, communiquer en toute franchise. Oui, je sais, je rêve. N’empêche que le taux de participation aux élections municipales serait nettement plus élevé, ne croyez-vous pas? Mais l’homme étant ce qu’il est, tout ceci n’est que pur fantasme. Le politicien figure toujours au haut du palmarès des professions les moins crédibles aux yeux des Québécois.
Mais, avez-vous remarqué un certain regain d’intérêt pour la prochaine élection? Dans plusieurs régions, j’observe que davantage de candidats s’affichent et qu’une opposition plus vive se dessine à l’horizon. Verra-t-on une participation record des électeurs au moment du vote?
Le mois prochain, nous aurons une fois de plus l’occasion d’exercer notre droit de citoyen. Combien de pays actuellement n’ont pas ce privilège?
Et vous, voyez-vous un intérêt plus grand pour les élections municipales au Québec?
Irez-vous voter le 5 novembre prochain?
Moi, oui!