Les derniers mois ont été particulièrement difficiles pour la démocratie au Québec : restriction des conseils d’administration régissant les établissements de santé et de services sociaux, restriction du nombre de commissaires scolaires, disparition ou restriction majeure de représentants de la société civile dans les organismes locaux de développement économique (anciens Centres locaux de développement (CLD)), disparition des forums jeunesse, abolition du rôle conseil auprès de gouvernement du Québec de Solidarité rurale, procédures bâillons à l’Assemblée nationale et judiciarisation des luttes sociales.
« Nous parlons au nom de la majorité silencieuse », disent les ministres en place présentement à Québec. Certes, ils n’écoutent pas ceux qui parlent.
À l’instar de Michel Venne, dans son billet du 29 avril dernier : « Dans ce modèle, la société civile n’a guère son mot à dire. Sauf à protester, à s’opposer. » Donc, réaction légitime, nous devons occuper l’espace public en grand nombre pour nous faire voir et nous faire entendre, pour revendiquer une société basée sur la justice sociale!
Aussi, et cela prendra plus de temps, il faut à l’échelle locale utiliser les espaces citoyens existants, telles les organisations communautaires, les associations étudiantes, les associations syndicales, et même en créer d’autres formes s’il le faut, afin d’analyser collectivement les enjeux. Nous devons trouver les moyens de nous organiser dans une conjoncture défavorable à l’action citoyenne afin de créer une capacité de résistance. Une résistance qui doit, selon moi, être basée sur une volonté de faire un monde où il y a une place pour chacun, qui accepte les débats et le partage des ressources.
Ainsi, malgré l’attitude autoritaire du gouvernement libéral actuel et son discours qui place les uns contre les autres, ou encore nous place dans une position de repli naturel pour sauver ce que l’on a, m’amène à vouloir rappeler qu’il faut du monde pour faire un monde!