À la recherche d’autres possibles

Accepter les implications dans notre vie qu’il ne puisse y avoir de croissance infinie dans un monde fini; réfléchir à l’après COVID; prendre conscience de l’écocide en cours; questionner nos modes de vie délétères; briser avec la foire aux illusions; envisager l’effondrement de notre civilisation; partir à la recherche de sens, d’une nouvelle représentation du monde et de nouvelles balises; imaginer et construire les solutions de rechange à la société thermo- industrielle; s’arrêter 2 minutes pour faire le point sur nos propres émotions et notre vie à venir; éviter le repli sur soi n’est certainement pas toujours une source de dopamine ni de sérotonine. Je dirais même que, généralement, on préfère tourner notre regard ailleurs permettant ainsi de rester dans notre zone de confort…

Et pourtant, si tout n’était pas fatalité et qu’il existait hors de notre champ de vision d’autres possibles, sources de satisfaction, de motivation, de plaisir et d’une liberté élargie? D’autres voies pour briser le sentiment d’impuissance qui nous menace et construire de petits ilots d’espoir où nous avons une certaine maîtrise sur notre environnement physique et émotionnel immédiat nous permettant d’améliorer notre capacité à aborder le réel dans sa diversité locale.

Dans mon dernier Un concept à revisiter…, j’ai parlé de ce qui, selon moi, devrait être l’axe central de « l’action collective dans la prochaine décennie » et de l’importance de :

  • « comprendre et expliquer concrètement la nature et les conséquences des problèmes à traiter »;
  • « se regrouper afin de développer des synergies, du soutien et du réconfort. Répondre aux difficultés du quotidien, de la mutation à réaliser et éviter l’écoanxiété par la réflexion et l’action partagée ».

Aujourd’hui, je donnerai quelques exemples d’ici et d’ailleurs de différentes initiatives permettant d’enrichir nos connaissances et notre réflexion. Ces lieux de rencontres pour changer cette vie ne cessent de se multiplier, d’inspirer et de développer un nouvel imaginaire et d’explorer d’autres possibles. Elles ont des structures qui varient et visent toutes à mieux s’outiller pour affronter le futur proche et à des échelles d’intervention territoriales variables. Quelques-uns réalisent ou accompagnent des projets alternatifs visant à être en accord avec nous-mêmes, nos aspirations et à développer notre résilience collective. La liste qui suit se veut diversifiée et présente différentes approches et outils utilisés pour se donner quelque pouvoir sur la réalité et le monde de demain.

À retenir

Le plus grand écovillage du Québec. Fondé en 1984, situé à Ham-Nord, dans la région des Bois-Francs, la Cité Écologique est un écovillage où l’on se préoccupe d’éducation, de développement durable et de protection de l’environnement.

Mariant le côté entrepreneurial et communautaire, les membres de l’écovillage œuvrent dans des secteurs variés et font la promotion du développement durable. Travaillant de concert avec différents organismes écologiques, l’écovillage ouvre ses portes aux stagiaires et aux visiteurs désireux d’en apprendre davantage sur ce mode de vie durable. https://citeecologique.org

Atlas climatique du Canada allie la science du climat, la cartographie et la mise en récit permettant de rendre plus accessibles pour les Canadiens les problèmes liés aux changements climatiques. Il est conçu pour inspirer les actions locales, régionales et nationales qui nous feront passer du risque à la résilience. https://atlasclimatique.ca

L’écohameau de La Baie. L’Écohameau de La Baie existe depuis déjà 25 ans! C’est un laboratoire porteur de S-E-N-S. Il est porté par le Groupe de recherches écologiques de La Baie (GREB) depuis 1990. Il est constitué sous la forme d’un OBNL dont la mission est de favoriser l’essor d’un mode de vie écologiquement, socialement et économiquement viable. Cette recherche s’effectue avec une forte préoccupation pour une occupation et un développement rationnel du territoire.  Les 3 axes d’intervention du GREB sont les suivants :  recherche, expérimentation, éducation et action civique. www.greb.ca

The Shift Project est un « think tank français » qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone. Sa mission est d’éclairer et influencer le débat sur la transition énergétique en Europe. La seule organisation qui, à ma connaissance, va aussi loin pour concrétiser le COMMENT de la transition globale à large échelle. Un plan de transformation de l’économie de la France comportant une vingtaine est en cours de finalisation.   https://theshiftproject.org

Shifters de Montréal, la version québécoise du cousin français, a pour ambition d’informer la population québécoise sur les enjeux de la transition énergétique en lien avec le changement climatique pour promouvoir la recherche et le déploiement d’usages décarbonés dans les modes de vie. www.facebook.com/Les-Shifters-Montr%C3%A9al-111290933559979

L’Institut Momentum. Fondé en mars 2011, l’Institut Momentum est un laboratoire d’idées sur les issues de la société industrielle et la décroissance solidaire en réponse au choc social de l’effondrement. L’Institut Momentum, qui réunit des chercheurs, des journalistes, des ingénieurs et des acteurs associatifs, se consacre à répondre au défi de notre époque : comment organiser la transition vers un monde postcroissant, postfossile et modifié par le climat dans un contexte de changements abrupts. www.institutmomentum.org

Le mouvement Colibris. Créé en 2007 sous l’impulsion de Pierre Rabhi, Cyril Dion et quelques proches, Colibris se mobilise pour la construction d’une société écologique et humaine. L’association place le changement personnel au cœur de sa raison d’être, convaincue que la transformation de la société est totalement subordonnée au changement humain. Colibris s’est donné pour mission d’inspirer, relier et soutenir les citoyens engagés dans une démarche de transition individuelle et collective. www.colibris-lemouvement.org

Québec local s’inspire d’initiatives françaises comme Transiscope.org ou https://presdecheznous.fr. Il vise à favoriser la transition sociale et écologique en faisant connaître des initiatives locales au Québec, avec son système de référence collaboratif constitué de logiciels libres. Il utilise le logiciel développé par le réseau Colibris: Gogocarto (carte)  https://quebeclocal.gogocarto.fr

Mouvements européens avec rejetons québécois

Adrastia vient du grec ancien Adrasteia : « Auquel on ne peut échapper ». Fondé en juin 2014 par des citoyens ayant constaté le déni général à propos des conclusions des travaux scientifiques sur l’évolution du climat, de la biodiversité, de la complexification exponentielle de nos sociétés. Ses membres acceptent l’irrémédiabilité d’un effondrement global à court ou moyen terme de notre civilisation thermo-industrielle. Pour autant, ils n’abandonnent pas la mobilisation citoyenne pour une adaptation aussi démocratique et éthique que possible. http://adrastia.org

Adrastia Québec a vu le jour récemment. Il constitue un projet qui a pour ambition de devenir à terme ambassadeur au Québec de l’association française. www.facebook.com/search/top?q=adrastia%20qu%C3%A9bec

Transition 2030 est consacré au partage d’articles et d’informations sur les enjeux de nos sociétés humaines thermo-industrialisées et de leurs impacts environnementaux. Les grandes thématiques sont notamment l’énergie, le climat, les ressources naturelles, la pollution, la biodiversité, mais aussi l’économie, la finance, le social, etc. À travers cette transdisciplinarité et l’analyse continue de ces enjeux cruciaux, il est alors possible d’affiner différents scénarios envisagés pour le futur. www.facebook.com/groups/transition.2030/

Transition 2030 Québec est un groupe d’échange et de réseautage dédié à la problématique d’effondrement de notre civilisation industrielle. www.facebook.com/groups/380216159106915

Ville en transition est originaire de Grande-Bretagne. Il a été fondé en 2005 et est devenu international depuis. Le Réseau Transition Québec est un organisme à but non lucratif visant à soutenir l’émergence du mouvement des Initiatives de Transition au Québec. « Le réseau des villes en transition est un mouvement social qui rassemble des groupes animant dans leur commune une initiative de transition, c’est-à-dire un processus impliquant la communauté et visant à assurer la résilience (capacité à encaisser les crises économiques ou écologiques) de la ville face au double défi que représentent le pic pétrolier et le dérèglement climatique »[i].

https://transitionnetwork.org

https://reseautransitionqc.org

Quelques autres

Les Greniers d’Abondance. Créé en 2018, devant les avertissements répétés de la communauté scientifique et de nombreux experts quant aux menaces pesant sur le système alimentaire agro-industriel pour étudier les voies de résilience pouvant être collectivement empruntées.

Les Greniers d’Abondance – vers la résilience alimentaire ! (resiliencealimentaire.org)

Imaginariums est une communauté ouverte d’activateurs d’imaginaires qui s’engagent pour construire l’avenir en récits. https://imaginariums.substack.com

L’Institut des futurs souhaitables a pour but est de se projeter dans le futur pour imaginer ce que l’on voudrait voir arriver et faire en sorte que cela arrive en prenant les bonnes décisions aujourd’hui. www.futurs-souhaitables.org

Demain Le Nouveau Monde est un magazine pour décoder les mutations sociales, économiques et écologiques du monde. https://demainlenouveaumonde.com

Cette liste essentiellement francophone est loin d’être exhaustive et ne constitue qu’un aperçu de ce que l’on trouve sur le web. J’espère que je vous ai fait gagner un peu de temps et que vous y trouverez quelques sources d’inspiration.

[i] https://fr.wikipedia.org/wiki/Ville_en_transition

Commentaires partagés sur Facebook

4 réponses

ARTICLES CONNEXES