Enjeux sociaux communautaires – Élections municipales 2021
Chaque élection est un moment privilégié pour réfléchir collectivement, prendre un moment d’arrêt et faire le point sur les acquis et les besoins de nos communautés. Il est un peu tôt pour la compilation de données 2021, mais en 2017, près de 13 000 personnes se sont portées candidates à l’élection aux postes de préfets et préfètes, de maires et mairesses ou de conseillers et conseillères.
De ces 13 000 personnes, un peu plus de 8 000 obtiendront un poste.
Ça en fait des individus susceptibles d’être contaminés par nos besoins sociaux sur l’ensemble du territoire québécois! Et un individu contaminé deviendra à son tour un contaminant parce qu’avoir, encore en 2021, des besoins criants pour les populations les plus vulnérables, c’est inacceptable et indécent. Une fois qu’on en prend acte, on ne peut que réagir et agir.
Les Municipalités doivent travailler en étroite collaboration avec les organismes locaux qui eux connaissent leur monde et ont une expertise indéniable qui doit être mise à profit afin de trouver, en collaboration avec les élues et élus et les personnes concernées, des solutions innovantes et adaptées à leur population locale. Par exemple, les 67 corporations de développement communautaire (CDC) et leurs organismes membres sont aux premières loges pour déceler et répondre aux besoins des personnes en contexte de vulnérabilité et leur expertise doit être mise davantage à profit.
Étant reconnues comme des gouvernements de proximité depuis 2016, nos instances municipales gèrent des Fonds dédiés au développement du territoire et ont des instruments légaux (règlements, politiques locales, etc.) qui, en soit, sont des leviers importants pour influer sur le développement social et participer activement aux démarches concertées de développement social et développement des communautés.
Dans plusieurs territoires, des liens étroits sont déjà créés entre les acteurs et actrices du milieu et les Municipalités, mais ces liens doivent se resserrer davantage et les collaborations se poursuivre au-delà des crises ponctuelles, et également s’accentuer.
Plateformes électorales
Plusieurs organisations ont mis de l’avant des plateformes électorales afin de nourrir les futurs élus et élues dans leur réflexion. Sans dresser une liste exhaustive, en voici quelques-unes qui traitent, notamment, du défi de logements accessibles à tous et toutes.
La Table nationale des corporations de développement communautaire (TNCDC) a identifié cinq enjeux sociaux prioritaires dans sa plateforme électorale et demande aux candidates et candidats de se commettre sur les solutions qu’ils comptent mettre de l’avant. On traite de transition socioécologique, développement social et local, transport collectif, logement social et sécurité alimentaire. De plus, plusieurs exemples concrets de collaboration entre Municipalités, citoyens et citoyennes, organismes et CDC sont mis en lumière sur l’ensemble du territoire. « En 2021, chaque famille devrait avoir l’assurance de pouvoir bénéficier d’un logement abordable (30% du revenu) accessible, de qualité et salubre dans sa communauté. »
Le Collectif pour un Québec sans pauvreté propose quant à lui un outil de réflexion destiné aux organisations ou aux citoyens et citoyennes, mais qui peut être fort utile pour vous, candidates et candidats, en offrant plusieurs pistes de réflexion afin d’intervenir directement sur les enjeux que vous rencontrerez. Vous y trouverez encore une fois plusieurs exemples d’actions concrètes. « Les municipalités sont aussi responsables de la salubrité des logements locatifs et peuvent sévir contre les propriétaires délinquants. Depuis 2017, les municipalités ont le pouvoir d’acquérir tout immeuble pour lequel un avis de détérioration a été inscrit au registre foncier depuis au moins 60 jours, et sur lequel les travaux exigés n’ont pas été effectués.»
De son côté, Le Chantier de l’économie sociale lançait récemment son Guide d’actions à l’intention des candidat.e.s. afin de faire évoluer la réflexion et la discussion. « Plusieurs municipalités ont fait le choix de l’immobilier collectif afin de soit garantir l’abordabilité des logements, préserver le patrimoine bâti ou développer de nouveaux services. »
Alors à vous, femmes et hommes qui aujourd’hui prenez la décision courageuse de lever la main afin de devenir leader de votre communauté, sachez que vous méritez tout notre respect et notre admiration pour votre courage et votre implication.
Une fois cela dit, unissons toutes ces forces vives de nos communautés et travaillons ENSEMBLE pour améliorer les conditions de vie des gens et atteindre une plus grande justice sociale au Québec.