Novembre, sous cette grisaille qui habite nos paysages, c’est un mois de transition. Changement d’heure, le froid, les feuilles mortes et cette deuxième vague de la COVID-19. Cette année, je ne pense pas être la seule, mais c’est encore plus difficile sur le moral.
Des impacts dans toutes les sphères de notre vie
Cette crise nous affecte dans toutes les sphères de notre vie autant personnelle que professionnelle. Certains doivent vivre des changements de carrière parce que leur domaine est en complète transformation, d’autres n’ont jamais autant travaillé parce que les besoins sont criants.
En temps normal, quand dans notre sphère professionnelle on vit des enjeux et des difficultés, on peut s’accrocher à d’autres pans de notre vie, notre réseau, nos amis, notre famille. En ce moment, tout est chamboulé. Nos repères ne sont plus les mêmes.
Dans certains domaines, comme les travailleurs et les bénévoles du milieu communautaire, milieu dans lequel j’évolue depuis plusieurs années, nous sommes amenés à vivre la crise à travers notre organisation, à travers la clientèle de celle-ci et à travers notre propre quotidien aussi.
Nos pratiques, nos processus, nos objectifs: tout change et cela nous demande une capacité collective et personnelle à innover et s’adapter encore et encore. Cet automne, j’ai réalisé à quel point ce n’était pas facile de conjuguer les changements dans toutes les sphères de notre vie et que parfois c’était difficile. Je me suis aussi rendu compte que je n’étais pas la seule.
Pour tous ceux qui vivent des difficultés en ces temps gris, il y a des lignes d’écoute pour vous aider. Pour les travailleurs du milieu communautaire et de l’économie sociale, il y a la ligne LÉO du CSMO-ESAC. Il ne faut surtout pas hésiter et demander de l’aide, car être écouté, ça fait du bien en ces temps difficiles.
Des initiatives inspirantes
Pour se remonter le moral collectivement et continuer de garder le cap, ça fait du bien de mettre en évidence les bons coups, les initiatives inspirantes qui naissent de la situation actuelle. C’est dans des moments de grands changements et bouleversements que peuvent naître de la résilience collective et de grandes solidarités.
Citoyens comme organisation, tous les gestes forment de grandes solidarités
Nous avons vu, au Québec, lors du confinement au printemps dernier, plusieurs gestes de solidarité. Des centaines de citoyens ont répondu aux nombreux appels pour s’impliquer et donner un coup de main. Des initiatives comme des pages Facebook d’entraide ou des systèmes de demande d’aide entre voisins ont vu le jour. La force réside dans la multiplication de ces nombreuses initiatives et la prise de conscience individuelle de l’importance de s’impliquer dans sa communauté. Le souhait est que cette implication demeure et, pour cela, il faut assurer une cohérence entre l’implication citoyenne, les besoins et enjeux de la population et les infrastructures collectives comme les organisations pouvant accompagner cette mobilisation.
Les organisations qui œuvrent dans nos communautés ont toutes été chamboulées elles aussi. Des entreprises privées, des organismes communautaires, des institutions, tous sont touchés par des enjeux transformés. Dans plusieurs communautés, de nouveaux partenariats ont été créés. Cette crise a été le point commun pour trouver collectivement de nouvelles solutions. Par exemple, des traiteurs privés qui ont mis à la disposition des organismes d’aide alimentaire des installations, du temps et des ressources. Des élus qui ont décidé de consacrer des ressources supplémentaires pour aider des organismes communautaires. De nouveaux comités se sont créés afin de travailler ensemble pour répondre à des enjeux que la crise complexifie.
Un exemple de chez nous
Se rappeler la force que peut prendre cette solidarité entre acteurs d’un territoire, se ramener à l’échelle de nos communautés et de comment nous pouvons trouver des solutions concrètes donne espoir de sortir du bon de cette crise. Par exemple, dans Maskinongé, lors de la première vague, il fallait innover dans la manière que les organismes en distribution alimentaire fonctionnaient. Avec le confinement, il fallait limiter les déplacements. Cela impliquait qu’il était préférable que les paniers alimentaires viennent aux citoyens et non l’inverse. En deux, trois rencontres Zoom, les acteurs du milieu s’arrimaient avec le Transport collectif, les élus trouvaient du financement supplémentaire, des entreprises offraient des boîtes et des citoyens un coup de main pour distribuer.
Un autre organisme offrant la popote roulante ne pouvait plus cuisiner avec plusieurs bénévoles dans sa cuisine. En quelques rencontres, un traiteur privé ayant vu son chiffre d’affaires radicalement baisser a pu être mis à contribution pour cuisiner et du financement supplémentaire était trouvé. Ainsi, on conservait le service et cela a permis à une entreprise de continuer à opérer dans la communauté.
Des idées toutes simples. Mais, le plus important, ce sont les liens de partenariat. On assiste dans certains cas à de nouvelles concertations entre des acteurs de secteurs différents qui ne se connaissaient pas avant cette crise. Comme pour les gestes d’implication citoyenne, le souhait est aussi de pouvoir continuer de faire converger les forces vives d’un milieu afin que celui-ci trouve des solutions collectivement.
Continuons à garder le cap ensemble en mettant en lumière les bons coups et les initiatives inspirantes qui se développent grâce à la force de nos communautés. N’oublions pas d’être aussi alerte envers nos proches, amis, collègues dans le besoin. Si vous en ressentez le besoin, les lignes d’écoute sont là pour vous aider.
Les employées et employés, les ex-employées et employés, et les bénévoles qui vivent une détresse psychologique sont invités à appeler au 1 855 768-7LEO (1 855 768-7536) afin de discuter en toute confidentialité avec une équipe d’intervenantes et intervenants.
Pour consulter leur site web: www.csmoesac.qc.ca