L’appui «spontané» donné par le maire de Québec, Régis Labeaume, à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, lors de l’émission Tout le monde en parle, diffusée à Radio-Canada le 4 avril 2021, se voulait une reconnaissance de la «générosité» de la mairesse qui a appuyé le maire Labeaume dans ses négociations avec le gouvernement du Québec pour obtenir un tramway. Une générosité qui, pour moi, ressemble à de la solidarité entre dirigeants municipaux devant un gouvernement provincial un peu trop… provincial.
L’insistance de M. Labeaume sur la générosité de Mme Plante («Je n’oublierai jamais ce que Valérie Plante a fait pour nous») me sonnait aux oreilles comme s’il avait dit: «Denis Coderre n’aurait jamais fait ça.» Et peut-être même que le maire Labaume préfère sincèrement avoir la mairesse Plante plutôt que le maire Coderre comme vis-à-vis… Si cela devait être, nous ne tarderons pas à entendre ce dernier accuser la mairesse de mollesse devant la «concurrence».
Je me demande si cette complicité entre la Capitale-Nationale et la Métropole peut être vue comme une marque du leadership de Mme Plante en matière d’urbanité, de conception du vivre en ville? En fait je me demande si on peut faire une comparaison entre les styles Coderre et Plante en matière de relations avec les villes de la couronne montréalaise?
L’avenir de Montréal passe par le développement de ses quartiers et de ses banlieues. En fait, ces banlieues sont aussi, parfois, des centres, des pôles secondaires de développement. Le prochain plan d’urbanisme de la ville devrait clarifier, mettre en œuvre une vision polycentrée de la région… où s’articulent ville-centre, quartiers et banlieues autour de projets structurants de transport collectif, d’aménagement durable et de services de proximité. Montréal n’est pas la reine de ses banlieues, mais bien un cœur qui pompe de la vie, de la culture, des richesses qui irriguent toute la région, toute la nation.
Gilles Beauchamp est blogueur sur Gilles en vrac… depuis 2002