Le 7 novembre prochain, un peu partout au Québec, auront lieux les élections municipales. Même si tu n’y as jamais pensé, c’est le bon moment pour réfléchir à te présenter comme candidat ou candidate à ces élections. Plusieurs se diront : « Non ce n’est pas pour moi ». Si ce n’est pas pour toi, c’est pour qui? Si nous revenons à la base de ce qu’est « un gouvernement de proximité », c’est pour tous. Nous pouvons au contraire affirmer que, plus la diversité de citoyens et de citoyennes que nous sommes sera représentée au conseil municipal, plus intéressants en seront les résultats.
Une des faiblesses que l’on observe dans les administrations municipales est justement ce manque de diversité. Un conseil municipal qui ne serait formé que de personnes retraitées ou d’hommes blancs ou de gens de plus de 50 ans risque d’oublier la réalité d’une partie des gens qu’il représente, sans nécessairement le faire consciemment. Nous parlons toujours à partir de ce que nous connaissons le mieux.
Décider de se présenter aux élections municipales est aussi une façon de faire progresser des idées ou des causes qui nous tiennent à cœur. Gageons que, si une majorité d’élues et d’élus municipaux étaient vraiment préoccupés par les changements climatiques, les municipalités du Québec prendraient le « leadership » sur cette question et pousseraient dans le dos des gouvernements du Québec et d’Ottawa.
Peu de places encore pour les femmes en politique municipale ? Cela s’améliore peu à peu et il faut poursuivre cette ouverture, mais il faut également que des femmes aillent de l’avant et soumettent leur candidature. L’âge moyen à l’Assemblée nationale est de 51 ans et 11 mois. Il est probablement plus élevé encore dans les conseils municipaux. Avoir 18 ou 25 ans ne devrait pas être un frein pour poser sa candidature. Il faut insuffler davantage de jeunesse dans nos conseils municipaux.
On peut bien sûr douter de l’impact de ce gouvernement de proximité. Il n’en demeure pas moins que c’est un lieu de « pouvoir » où sont prises de nombreuses décisions. La force de cette instance démocratique est la proximité avec la population. Les élues et élus municipaux n’ont pas vraiment le choix, du moins s’ils veulent se faire réélire, d’être proches des citoyennes et citoyens et de répondre à leurs préoccupations. Si nous ne réussissons pas à faire vivre la démocratie au palier municipal, nous sommes « dans le trouble » pour les autres paliers de gouvernement.
C’est également une excellente école pour apprendre ce travail de représentante et représentant de la population. Cela t’intéresse, mais tu ne sais pas trop comment cela fonctionne ? Tu peux toujours aller en discuter avec des personnes qui ont déjà siégé à des conseils municipaux ou t’informer à l’aide des documents préparés par le Directeur général des élections (www.electionsquebec.qc.ca/francais/municipal/).
Le point de départ, c’est de mettre ses peurs et ses doutes de côté, et d’y aller. Qu’est-ce qui peut arriver de pire si tu te présentes? De ne pas remporter tes élections? Cela te permettra tout de même de vivre une expérience inoubliable et qui sait, ce sera peut-être la prochaine fois.
J’ai eu le plaisir d’occuper la fonction de conseiller municipal à Trois-Rivières et c’est une expérience que je n’ai jamais regrettée. Tu es convaincu ? Félicitations! Tu as encore des doutes? Partage-nous tes doutes que l’on en discute.
3 réponses
Je salue ici la lucidité et la pertinence des propos. Le travail de citoyenneté active et engagée pour le bien commun se vit et se transforme dans une vision réaliste du développement des territoires. La viabilité de nos sociétés locales et régionales nécessite des réponses concrètes aux problèmes anticipés, définies et investies dans une synergie des ressources issues et nourries dans les milieux de vie. Comment rallier suffisamment d’acteurs déterminés à solidariser la citoyenneté participative pour réussir nos transitions du grand reset à l’échelle de nos rues, de nos quartiers, de nos villages et arrondissements.
Partout, le quotidien des familles, des services publics, de l’industrie et du commerce est bouleversé d’incertitude et d’une certaine détresse.
En plus du courage pour offrir ses compétences, son expérience, ses valeurs de justice sociale et de Développement responsable, le candidat.e au conseil de sa cité (municipalité), a aussi besoin d’une motivation et de solidité émotive lourdement mise à l’épreuve de la violence sociomédiatique. Il et elle devra marcher dans la mélasse organisationnelle des acquis en gouvernance, urbanisme et prescriptions ministérielles confuses, de courte vue qui font rarement front uni sur les enjeux et les cibles à rendre communes.
Un printemps de vigilance pour dénicher cette femme, cet homme, mère au front, signataire du Pacte de la Transition, courageux, motivés, lucides et solidaires pour co-créer notre Québec ingénieux, résilient avec tous ses voisins, citoyens responsables du bonheur et de l’avenir de son monde. Dénicher ces écoleaders à bien soutenir pour partager la beauté durable de nos espaces à garder vivants.
La résistance au changement vient de toutes les générations de consommateurs piégés par la facilité de la cyberéconomie mondialisée, les modèles de villes axées sur le confort des gens dans leur char, enterrés de trucs faits en Chine qui débordent de tous les placards, sans vraiment servir…
Bonjour! Je suis bien d’accord avec vous M. Fortin. Je crois que tous les paliers de gouvernance sont importants pour faire face aux crises annoncées, et en partie, inévitables. Mais il reste que c’est sûrement plus facile et rapide de faire bouger une municipalité dans une direction que un gouvernement provincial ou fédéral. Je pense vraiment que les élu.e.s municipaux seraient bien placés pour affirmer avec courage une certaine rupture nécessaire. Certains le font déjà d’ailleurs. Espérons que certains et certaines se sentiront à l’aise pour faire ce pas et que la campagne électorale puisse servir à débattre de tout cela.
Une des questions que je me suis posé en lisant votre texte : C’est quel est le rôle et l’importance des pouvoirs de proximité dans la gestion des crises à venir? S’il y a une chose que la pandémie nous a appris, il me semble, c’est l’impréparation et l’improvisation des gouvernements, d’ici et d’ailleurs, face à une crise annoncée depuis des années par les scientifiques. Qu’avons-nous appris d’autre? Le lien entre les pandémies et la destruction systématique des milieux sauvages pour construire de beaux bungalows ou des autoroutes, ou encore, les limites des états centralisés pour gérer des crises mondialisées serait également à retenir.
Dès lors, une autre question se pose. Comment et qui sera dans la meilleure position pour se préparer et gérer les autres crises annoncées, telles que les crises alimentaire, énergétique suite au pic pétrolier ou encore des extrêmes climatiques dans un contexte où les états surendettés, piégés par un modèle de société énergivore et désuets auront perdu toute crédibilité?
Se présenter comme candidat.e aux élections municipales en tenant compte de ces éléments est certainement une nécessité mais demande également, il faut bien le reconnaître, un certain courage. Car comme vous le soulignez si bien, pour se faire élire cela demande : d’être proches des citoyennes et citoyens et de répondre à leurs préoccupations. Or en général, le citoyen ne s’intéresse pas vraiment au futur lointain tans que cela ne l’a pas frappé de plein fouet comme cela est le cas présentement.
Ceci dit, il faut soulever et les prochaines élections sera certainement une bonne occasion, la question du rôle des municipalités et des MRC et particulièrement des élus comme leaders et acteurs majeurs dans la gestion des risques et l’adaptation à un environnement physique, social et économique qui au cours des prochaines années va être en plein bouleversement. Car comme je l’écrivais dans mon dernier billet : Le présent n’est plus en continuité avec le passé mais bien la manifestation d’une rupture radicale avec ce dernier.