Le projet de loi pour encadrer le vote lors des élections municipales: une occasion manquée

Le gouvernement du Québec s’est penché sur les mécanismes d’élection pour les élections municipales du 7 novembre prochain. L’objectif avoué du gouvernement était de permettre un cadre plus souple compte tenu des inconvénients causés par la crise Covid-19 et des mesures de santé publique. Après avoir réfléchi à plusieurs scénarios, la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, a retenu seulement deux modifications. Le vote par anticipation sera prolongé sur 4 jours et les heures d’ouverture des bureaux d’élections seront de 9h30 à 20h. C’est un pas en avant, mais on peut se demander pourquoi pas plus longtemps comme lors des élections fédérales.

Le plus grand changement est sans aucun doute de permettre le vote par correspondance aux électeurs de 70 ans et plus. Mais ce ne sera pas automatique, la Municipalité doit en faire la demande avant le 1er juillet 2021. Nous aurons donc deux systèmes de votation au Québec pour cette élection. La Ville de Montréal a déjà annoncé qu’elle n’ira pas dans ce sens et c’est très dommage. Attendons de voir quelle sera l’orientation des autres villes à ce sujet. L’Union des municipalités s’est dite heureuse que ce choix ne soit pas imposé aux municipalités.

Ce qui est surtout navrant, c’est que le gouvernement n’ait pas saisi l’occasion pour élargir l’accès au vote. Bien sûr, cela aurait dû se faire plus longtemps d’avance et en partenariat avec l’Union des municipalités. Le taux de participation plafonne sous les 50% aux élections municipales depuis plusieurs années. Nous avions là, une belle occasion de donner un coup de fouet et de renouveau au processus électoral.

Dépoussiérons notre système électoral!

Pourquoi ne pas permettre le vote par correspondance pour l’ensemble de la population qui le souhaite? Pourquoi ne pas enfin explorer le vote par Internet ou par texto? La jeune génération communique, écoute de la musique, fait des achats et gère ses finances de cette manière. Pourquoi pas le vote par Internet ou texto avec un mécanisme d’identification?

Il est plus que temps de dépoussiérer notre système électoral et d’arriver en 2021. Cela pose-t-il des enjeux? Bien sûr, mais il y en a avec tous les modes de votation. Y aurait-il plus de fraudes? Rien ne l’indique, à condition cependant que ce soit bien fait. Si nous sommes en mesure d’avoir des systèmes de transactions financières sécuritaires, pourquoi nous ne serions pas capables d’avoir un système de votation sécuritaire? D’ailleurs, les partis politiques fonctionnent déjà avec de tels systèmes pour élire leur chef.

Vraiment dommage que le gouvernement n’ait pas saisi l’occasion. Qui sait, peut-être pour la prochaine fois? D’ici là, les élections auront lieu dans les 1100 municipalités du Québec et tu as jusqu’au 1er octobre 2021 pour déposer ta candidature si cela t’intéresse!

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3 réponses

  1. La démocratie est bien affaiblie et tout ce qui permettrait de rendre le débat et l’expression des choix citoyens devrait être une priorité, à moins de choisir comme les Républicains aux USA de rétrécir l’accès au vote.

  2. On demande aux citoyens de voter, à chaque palier de gouvernement, une fois aux quatre ans. Est-ce vraiment trop demander? Sérieux?

    C’est trop demander que les électeurs se rendent à l’école du quartier, ou dans le pire des cas, au village voisin, pour exprimer son choix? Vraiment?

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